LE STATUT DE PAYS ET TERRITOIRES D’OUTRE-MER (PTOM) Le droit communautaire a institué deux régimes pour prendre en compte les territoires ultramarins de ses États membres. Le premier est celui des régions ultrapériphériques (RUP), qui concerne principalement les départements et régions d’outre-mer. Le second est celui des pays et territoires d’outre-mer (PTOM), qui s’applique aux collectivités d’outre-mer. Suite au Brexit devenu effectif le 1er février 2020, avec l’exclusion de 12 territoires ultramarins britanniques, l’Union européenne compte désormais 13 PTOM. Pour la France, il s’agit de la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française, Wallis-et-Futuna, Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Barthélemy et des Terres australes et antarctiques françaises. Les PTOM sont liés constitutionnellement à un État membre. Toutefois, ils ne font pas partie du territoire de l’Union ; à ce titre, le droit communautaire ne s’y applique pas directement.Les relations entre l’Union européenne et les PTOM sont définies par la quatrième partie du Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (TFUE) et par la nouvelle décision d’association outre-mer du 25 novembre 2013. Cette association leur permet de bénéficier d’un régime commercial avantageux : les importations de l’Union en provenance des PTOM ne sont pas soumises aux droits d’importation ni aux restrictions quantitatives. Les PTOM disposent également de financements européens au titre du Fonds européen de développement (FED). Sur le plan bancaire, le statut de PTOM dans les territoires d’outre-mer du Pacifique implique que les dispositions du Traité relatif à l’Union européenne et les directives européennes concernant le passeport bancaire européen ne sont pas applicables sur ces territoires. En conséquence, seul un établissement agréé en France (par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution) peut y effectuer des opérations réglementées, telles que les opérations de banque, l’émission et la gestion de monnaie électronique ou la fourniture de services de paiement : les agréments obtenus dans d’autres pays européens ne sont pas reconnus. Depuis la ratification du traité de Lisbonne, le changement de statut européen de RUP à PTOM ou vice versa est plus aisé. La possibilité est ouverte sur l’initiative de l’État membre concerné et après une décision à l’unanimité du Conseil européen. Ainsi, du côté français, Saint-Barthélemy est passé en 2012 du statut de RUP à celui de PTOM. Inversement, Mayotte a accédé au statut de RUP le 1er janvier 2014. 21