Alors que l’activité tourne au ralenti, les pouvoirs publics mettent en œuvre des dispositifs pour soutenir les revenus des ménages et sauvegarder la trésorerie des entreprises. Le système bancaire est sollicité pour accompagner le financement de l’économie, avec notamment la mise en place de prêts garantis par l’État en faveur des entreprises. Avec une politique monétaire accommodante, l’IEOM a mis en place plusieurs lignes de refinancement en faveur des banques de la place, permettant ainsi de soutenir le financement de l’économie polynésienne. Le marché de l’emploi affiche une certaine résistance En hausse annuelle moyenne de 2,7 % sur les cinq dernières années, l’indice de l’emploi salarié du secteur marchand se contracte de 4,4 % en 2020. Les dispositifs publics de sauvegarde déployés pour prendre en charge les pertes de revenus induites par les réductions du temps de travail, notamment pendant le confinement d’avril-mai, participent cependant à la protection d’un marché du travail fragilisé. La consommation des ménages est résiliente Malgré le repli de 4,3 % en moyenne sur les dix premiers mois de l’année de la masse salariale, les professionnels du commerce interrogés par l’IEOM constatent que leur volume d’affaires a retrouvé un niveau satisfaisant au second semestre, après un début d’année difficile. Les ménages, principaux acteurs de l’investissement en 2020 Dans un contexte de taux d’intérêt encore bas, les ménages ont poursuivi leurs projets immobiliers. En 2020, l’encours des crédits à l’habitat augmente de 4,6 %. Le manque de visibilité a contraint les entreprises à suspendre leurs programmes d’investissements ; en 2020, la production de crédits à l’équipement reflue de 28,1 % (22 milliards de F CFP contre 30 milliards en 2019). Du côté des acteurs publics, l’interruption des chantiers pendant le confinement a été un frein majeur : les dépenses liquidées par la Direction de l’équipement se sont limitées à 9 milliards de F CFP en 2020 (10 milliards de F CFP en 2019). Une dépression généralisée Le secteur tertiaire est diversement affecté Le secteur tertiaire, qui représente 85 % de la valeur ajoutée en 2017, voit son chiffre d’affaires se contracter globalement de 15 % sur les trois premiers trimestres de 2019 par rapport à l’année précédente : si le recul est minime pour le commerce de détail(-2 %), ilest sévère pour le transport aérien (-59 %) et l’hôtellerie (-62 %). Une année très difficile pour le tourisme Avec les restrictions sanitaires et la suspension de nombre de liaisons aériennes liées à la crise Covid-19, la fréquentation touristique se résume à 77 000 visiteurs étrangers en 2020, trois fois moins qu’en 2019. Dans l’hôtellerie, le coefficient moyen de remplissage s’établit à 44 %, en baisse de 25 points par rapport à son niveau de 2019. 11