À l’horizon 2023, les îles de Tubuai et Rurutu (Australes) devraient être connectées à Tahiti par le câble Natitua Sud dont le marché d’installation a été attribué au fournisseur Alcatel Submarine Networks et l'installateur Optic Marine Services. Sa construction sera financée par le FEI, le Pays et l’OPT. En revanche, un temps évoqué par les autorités chiliennes comme une option pour leur câble transpacifique (Chine-Chili), une étape par les Tuamotu de l’Ouest et les Gambier semble avoir été écartée. Bien que les îles non connectées au câble bénéficient d’une augmentation des débits en raison de la baisse de l’utilisation de la connexion satellitaire, le Pays envisage de poursuivre les investissements dans cette technologie au cours des prochaines années. Une volonté politique affirmée Depuis 2013, la Direction générale de l’économie numérique (DGEN) coordonne la mise en œuvre de la politique du numérique et assure la promotion et le développement des outils des TIC. Elle est placée sous la tutelle du Ministère de l’Éducation et la Modernisation de l’Administration auquel est rattaché un portefeuille dédié au numérique. Le Schéma directeur d’aménagement du numérique (SDAN) (2016) et sa déclinaison opérationnelle «Smart Polynesia» (2017) visent avant tout à rendre les nouvelles technologies plus accessibles sur l’ensemble du territoire afin de permettre une diffusion large de leurs outils et d’encourager leur développement à tous les niveaux (ménages, startups, administration...) grâce à un partenariat public/privé ainsi qu’un site internet proposant une plateforme collaborative. Au-delà des investissements massifs consacrés au développement du réseau de câbles sous-marins, l’État et le Pays œuvrent ensemble pour financer divers projets visant à ancrer les nouvelles technologies dans l’économie polynésienne. Évoqué depuis plusieurs années, le projet de construction d’un Pacific digipol, a ainsi vocation à créer une structure regroupant de nombreux services numériques pour les entreprises, tels que des espaces de coworking ou un incubateur de startups (la Digital Factory). Si son financement n’est pas encore clairement établi, le lancement d’une consultation de marché en juin 2020 a permis de réactiver le projet. Enfin, des subventions peuvent être directement versées aux acteurs privés afin d’accompagner le financement de leurs projets numériques. C’est le cas notamment de l’Aide à la connexion internet (ACI) qui propose une prise en charge des frais engagés par les entreprises pour le raccordement internet de leurs locaux : elle peut atteindre 200000 F CFP et 70 % du coût total de l’opération. Depuis septembre 2020, un mécanisme similaire est proposé aux associations, l’Aide à l’inclusion digitale (AID). Le dispositif d’aide au digital (DAD) est une autre aide conçue comme co-financement pour les startups du numérique et pour la transition digitale des entreprises. 1. Internet fixe L’enquête menée en 2019 par la DGEN montre que les deux tiers des sondés ont un accès Internet fixe à leur domicile (9 % ont la fibre). Selon le recensement de la population, cette part concernait 53 % des foyers en 2017 contre seulement 43 % en 2012. 120