4.4 MODERNISATION DE LA PLATEFORME D’ÉCHANGE INTERBANCAIRE Afin d’initier la modernisation de la plateforme d’échanges interbancaires dédiée au Franc Pacifique, une étude d’opportunité de migration de la plateforme locale au standard ISO 200221 a été conduite par l’IEOM en 2019. Les conclusions de cette étude ont été partagées avec les GIE de Polynésie française et de Nouvelle-Calédonie qui ont validé en assemblée générale extraordinaire en fin d’année 2020 le principe, le phasage, le calendrier et le budget du passage à la norme ISO 20022 dans le cadre du projet COPS « Compensation des Opérations du Pacifiques Sud ». Cette évolution vise à proposer sur l’ensemble de la zone monétaire du franc pacifique des moyens de paiement de type SCT (virements SEPA) et SDD (prélèvement SEPA) enrichis, mais également de type « paiement instantané » (SEPA instant crédit transfert) ou de solutions de paiement modernes à l’heure où certaines néo-banques commencent à prospecter. Le cahier des charges de la nouvelle plateforme a été validé fin 2020 et les spécifications fonctionnelles générales et détaillées de la nouvelle plateforme ont été finalisées en 2021. Les développements de la nouvelle plateforme, réalisés par une société polynésienne, ont été initiés fin 2021 et la migration se fera de façon progressive pour s’achever à l’horizon 2024 : seront d’abord concernés les effets de commerce (LCR) et les chèques(3 trimestre 2022), ensuite lesè virements(2trimestre 2023) et enfin les prélèvementsè (4 trimestre 2023).è LA FRAUDE Dans le cadre de sa mission de surveillance des moyens de paiement scripturaux, l’IEOM a instauré un processus de collecte de données statistiques dans les trois collectivités du Pacifique auprès des établissements gestionnaires de moyens de paiements scripturaux et des systèmes d’échanges interbancaires locaux. La fraude y est recensée depuis 20162. En 2020, 4 842 cas de fraudes ont été Répartition de la fraude dénombrés en Polynésie française (+0,9 % sur (en millions de F CFP) un an) pour un montant de 171 millions de F CFP contre 410 millions de F CFP (-58 %) 500 1 en 2019, exceptionnellement marqué par une 400 fraude majeure dite « au Président ». 300 253 La carte de paiement constitue le premier 200 17 1 vecteur de fraude, tant en volume (3 982 cas, 130 109 54 53 soit 82 % des cas déclarés) qu’en montant 100 30 28 46 30 (87 millions de F CFP, soit 51 % des montants 87 75 82 102 87 0 fraudés). En nombre, elle devance largement 2016 2017 2018 2019 2020 le chèque, dont la fraude a sensiblement Cartes de paiement Chèques Virements Prélèvements diminué sur un an (583 cas de fraude contre Source: IEOM 855 en 2020), compte tenu d’un recul dans son usage, et le virement (225 cas). En montant, elle est suivie du virement (53 millions, soit 31 %), puis du chèque (30 millions, soit 17 %). La Polynésie française présente un taux de fraude inférieur à la France entière pour la carte de paiement et le chèque (respectivement 0,049 % contre 0,068 % et 0,008 % contre 0,088 %), mais plus élevé pour le virement et le prélèvement (respectivement 0,0021 % contre 0,0008 % et 0,0006 % contre 0,0001 %). 1Norme financière internationale, également connue sous le nom “Universal financial industry message scheme”, régissant l'échange de données informatisé entre les institutions financières. 2Se référer à la cartographie des moyens de paiement consultable sur le site Internet de l’IEOM : https://www.ieom.fr/ieom/publications/rapports-annuels/cartographie/article/cartographie-2020-moyens-de-paiements 148