Section 1 Aperçu général Le système bancaire polynésien repose sur trois banques généralistes, dont deux filiales de groupes bancaires hexagonaux, et trois sociétés de financement. L’offre de prestations bancaires est complétée par Fare Rata, filiale de l’Office des postes et télécommunications. Des établissements financiers non installés localement interviennent également, essentiellement en faveur des collectivités locales et des particuliers : AFD, CASDEN, CAFFIL, BEI, SOGEFOM, Inter Invest, CDC, BpiFrance. Enfin, l’offre de financement comprend d’autres acteurs non bancaires : la SOFIDEP (prêts participatifs et produits de capital investissement), l’ADIE (micro-crédits) et l’association Initiative PF (prêts d’honneur). Fruits des efforts d’optimisation, le réseau bancaire polynésien a perdu 22 guichets (dont 6 transformés en agences sans caisse) en l’espace de 5 ans, pour en compter 129 à fin 2021. Sur cette période, le parc de guichets et distributeurs automatiques s’est étoffé de 10 appareils relevant le taux d’équipement en automates bancaires. Les Polynésiens détiennent moins de cartes bancaires que dans l’Hexagone, corollaire d’une plus faible bancarisation. Après une année 2020 marquée par une distribution intensive de prêts garantis par l’État, l’activité de crédit des banques polynésiennes se normalise en 2021. Leur encours sain progresse de 4 % en rythme annuel (après +14 % un an plus tôt), tiré notamment par le dynamisme des crédits à l’habitat des ménages dans un environnement de taux historiquement bas. De la même façon, la collecte des dépôts ralentit (+6 % après +16 %). Comme l’an passé, les flux d’épargne, émanant surtout des ménages, se sont d’abord dirigés vers les dépôts à vue (+9 %), puis les placements liquides et à court terme (+3 %). L’augmentation des dépôts, plus rapide que celle des crédits, renforce le solde excédentaire des opérations avec la clientèle (+28 % sur un an) et, par voie de conséquence, la capacité de financement des banques locales, établie à 132 milliards de F CFP à fin 2021 (+14 %). Celle-ci est consacrée en particulier à des placements sur la place bancaire calédonienne ou dans les livres ouverts à l’IEOM. Le produit net bancaire des établissements de crédit locaux affiche un rebond de 3 % (après -3 % en 2020), principalement porté par la hausse des produits divers (+37 %, dont dividendes perçus) et des commissions nettes (+3 %). En parallèle, la maîtrise des frais de structure aboutit à une hausse de près de 4 % du résultat brut d’exploitation. Pour sa part, le coût du risque s’améliore sensiblement par le jeu des reprises aux provisions sur créances douteuses et pour risques et charges. L’exercice se clôture sur un résultat net de 4,7 milliards après 0,15 milliard un an plus tôt. En cours d’année, les banques locales ont cédé une partie de leurs prêts non performants à un organisme de recouvrement. La qualité de leur portefeuille s’en est ainsi trouvée favorablement impactée : le taux de créances douteuses brutes se replie de 0,8 point sur un an pour atteindre 3,4 %. 138