Afin de renforcer le poids économique du secteur, un schéma directeur a été élaboré par le Pays en janvier 2019 : il a notamment pour objectif de professionnaliser les filières historiques, diversifier les espèces, et de mettre en place les projets de grande envergure programmés par le Pays (zone biomarine de Faratea à Tahiti, projet de ferme aquacole à Hao porté par des investisseurs privés chinois). En revanche, il n’existe pas de politique sectorielle aquacole, un sujet qui fait d’ailleurs l’objet d’une recommandation de la CTC1. DES PROJETS AQUACOLES DE GRANDE ENVERGURE Lancé en 2017, leprojet de zone biomarine à Faratea (Tahiti) vise à créer un pôle réunissant des activités et projets aquacoles (crevettes, holothuries, aquariophilie, etc.) à différents stades (recherche, écloserie, production). Il serait implanté sur une zone de 35 hectares autour du port de Faratea, dans la commune de Taiarapu-Est à Tahiti. Le projet, initialement estimé à 1,8 milliard de F CFP, a été réévalué à 2,9 milliards (+70 %), avec des barrières à franchir au préalable, notamment liées aux capacités limitées d’approvisionnement en eau dans la commune. Le démarrage des travaux serait prévu pour 2023. Initié en 2014, leprojet d’aquaculture industrielle sur l’atoll de Hao (Tuamotu) est d’une tout autre envergure : il est évalué à 32 milliards de F CFP d’investissements, porté par le groupe privé chinois Tian Rui International Investment(via sa filialeTahiti Nui Ocean Foodcréée pour ce projet). L’objectif affiché par l’entreprise est, à terme, de produire et d’exporter 50 000 tonnes de poissons par an vers le marché chinois (à titre de comparaison, la production aquacole polynésienne est de 15 tonnes de poissons par an). Pour le Pays, l’objectif est également de permettre la reconversion économique de l’atoll. Le projet serait situé sur un ensemble foncier de près de 30 hectares, mis à disposition de l’enreprise par le Pays (locatont i d’une durée de 30 ans, dont 15 ans à titre gratuit) et, pour prépare le site, 67millions de F CFP ont étér 1 investis parle Pays. Controversé pour son envergure hors-norme,son iplantation (un ancie site d’essaism n nucléaires), le profil des investisseurs, l’absence d’étudessur son impact environnemnta global et lese l réserves quant à ses retombées économiques réelles pour la Polynésie française, le projet a été remis en cause par la chambre territoriale des comptes dans un rapportdédié2en 2021. 3.1 LA CREVETTICULTURE En Polynésie française, les recherches sur l’aquaculture des crevettes ont débuté dans les années 1970 au Centre Océanologique du Pacifique (COP) de Vairao. Depuis 2003, la production s’est concentrée sur l’espèce Litopenaeus stylirostris ou crevette bleue, particulièrement adaptée aux conditions locales. Production et importations de crevettes (en tonnes) Variation Variation 2017 2018 2019 2020 2021 2021/2020sur 5 ans Production locale (élevage) 121 138 140 151 184 +21,3 % +52,2 % Importations 332 249 300 159 199 +25,2 % -39,9 % Source : Direction des ressources marines En 2021, les cinq fermes (trois en bassin, deux en cages lagonaires) situées à Tahiti, Bora Bora et Taha’a, ont produit au total 184 tonnes (+21 % sur un an), un volume en hausse continue depuis 2010 (+15 % par an en moyenne), et qui représente désormais près de la moitié de la demande intérieure. Le chiffre d’affaires de la filière s’élève à 367 millions de F CFP en 2021 (+14 %). 1Rapport d’observations définitives sur la pêche et l’aquaculture en Polynésie française, 2021. 2Rapport d’observations définitives sur le projet d’aquaculture industrielle de Hao, 2021. 79