Dans les années 1970, la politique forestière a misé sur la plantation de pins des Caraïbes afin de favoriser l’émergence d’une filière bois locale de substitution aux importations pour la construction. En parallèle, des essences nobles (bois de rose, acajou, teck) ont également été plantées afin de renforcer la ressource naturelle, menacée par la surexploitation. La pinède, dont le parc total est estimé à 350 000 m3de bois, arrive à maturité. Un cadre réglementaire a donc été mis en place depuis 2018, autorisant l’utilisation dupin des Caraïbes local pour la construction et définissant les conditions d’exploitation des parcelles. La Polynésie française a adopté fin 2019 un plan pour l’exploitation du massif, réalisé avec le concours de l’Office national des forêts International (ONFI), et depuis août 2021, le prix revenant aux propriétaires fonciers est fixé par le Conseil des ministres, afin d’inciter à l’exploitation des parcelles. La gestion et l’exploitation durable de la ressource sont organisées par la Direction de l’Agriculture, qui définit les limites de prélèvement et le réensemencement. Les besoins annuels en bois du pays, évaluésà 31 000 m, sont encore principalement3 couverts par des importations (Nouvelle-Zélande, États-Unis). La production, qui dépend d’une dizaine d’entreprises, est encore loin de suffire. En 2020, elle atteint seulement 3 500m. En3 décembre 2021, une convention a été signée entre le Pays et un acteur privé pour l’exploitation d’un important massif forestier de 655 hectares à Nuku Hiva (Marquises). Poissons de lagon vendus sur les étalages du marché de Papeete © Nathalie DUPONT-TEAHA 71