2.2 ASSAINISSEMENT DES EAUX USÉES Le Pays propose, avec le soutien de l’Etat et de l’Union européenne, des ressources pour améliorer l’assainissement des eaux usées ; mais une grande partie des infrastructures en place sont vieillissantes, mal entretenues et peu contrôlées ce qui a pour conséquence la pollution des sols et des eaux de baignade. Selon le dernier recensement de l’ISPF, près de 81 % de logements ne sont pas reliés à un réseau collectif de traitement des eaux usées en 2017 (une partie des logements rejette même directement ses eaux usées au niveau du sol, comme c’est le cas pour 10 % des résidences aux Tuamotu-Gambier). Il est normalement exigé de mettre en place, s’il n’y a pas de service collectif, un système d’assainissement autonome. Il s’agit de mini stations d’épuration qui concernent des groupes d’habitations. Il arrive encore aujourd’hui qu’elles ne fonctionnent pas de façon optimale et peuvent représenter un danger pour les milieux aquatiques. Pour certaines résidences, il est en effet très difficile d’organiser un réseau collectif d’assainissement et les systèmes individuels comme les fosses septiques restent les seules alternatives. Seulement 9 % de la population est raccordée à un système d’assainissement collectif public (réseau d’égout). C’est le cas sur les communes de Bora-Bora, où le projet a été lancé dans les années 1990 et 90 % des foyers sont reliés à l’une des deux stations d’épuration de l’île, à Punaauia (38 % de taux de raccordement), à Papeete (47 %) et sur la zone de Haapiti à Moorea. L’assainissement est un enjeu de taille pour la Polynésie française. Il permet de recycler l’eau et d’éviter la dégradation de l’environnement. Le rapport de 2018-2019 du CHSP montre que la pollution humaine a un impact fort, notamment sur les zones côtières dont les eaux sont parfois trop polluées pour la baignade. Ce phénomène est surtout visible sur les zones urbaines. Il en va de même à l’embouchure des rivières où sont déversées les eaux non traitées des foyers, des entreprises industrielles, de l’agriculture et de l’élevage, suite à l’infiltration dans les sols de matières polluantes. En effet, sur 16 points contrôlés à des embouchures à Tahiti, aucun ne convenait pour la baignade selon le rapport. Plusieurs communes disposent déjà d’un Schéma directeur d’assainissement des eaux usées (SDAEU) et d’autres travaillent encore à son élaboration1. 1Les communes de Bora-Bora (ISLV), Arue, Faaa, Moorea-Maiao, Papeete, Pirae (IDV) et Hiva Oa (Marquises) en ont un et celles de Mahina, Punaauia (IDV), Huahine, Uturoa (ISLV) et Nuku-Hiva (Marquises) y travaillent. 91