Synthèse Une fragilité accrue par l’enchaînement de multiples crises Sur un fond de fragilités accumulées par plusieurs années de croissance ralentie, l’économie calédonienne a été confrontée en 2020 à de multiples crises. La Nouvelle-Calédonie est touchée dès le premier trimestre par la crise sanitaire de la Covid-19 qui impose un mois de confinement strict, mettant un coup d’arrêt à la plupart des activités, suivi d’un confinement externe durant toute l’année qui freine l’économie. L’année est également marquée par la tenue du 2 référendum d’autodétermination en octobre, source d’incertitudes et d’agitations. Ce climatnd est aggravé en fin d’année par d’importantes tensions sociales et politiques liées au choix du repreneur de VALE NC qui paralysent le secteur nickel et affectent l’économie dans son ensemble. Enfin, le gouvernement a été dans l’incapacité de voter le budget 2021 dans le temps imparti. La crise sanitaire a été contenue par les dispositifs de confinements interne et externe qui ont permis de parvenir rapidement à une situation de territoire « Covid free », exceptionnelle à l’échelle mondiale. Les impacts négatifs sur l’économie, dont la structure était moins vulnérable que celle d’autres territoires, ont été limités grâce à l’arsenal de mesures de soutien financé par un prêt de 28,5 milliards XPF de l’AFD garanti par l’État. Le système bancaire a également soutenu activement les entreprises en mettant en œuvre les prêts garantis par l’État (PGE) et les reports d’échéances. L’IEOM a mené une politique monétaire volontariste, avec de nouveaux dispositifs de lignes de crédits, pour injecter toute la liquidité requise par cette crise. La plupart des entreprises sont parvenues à éviter une crise de trésorerie et à préserver leur pérennité, néanmoins elles en sortent fragilisées sur le plan de leur solvabilité et elles diffèrent leurs projets d’investissement. Le climat des affaires est ainsi au plus bas en 2020 en moyenne, selon l’enquête de conjoncture. Les sit suation sectoiees sontrll très hétérogènes. Les secteurs tournés vers l’extérieur sont en grande difficulté et ne subsistent que grâce aux mesures de sauvegarde. Ceux qui s’appuient sur la demande interne ont rapidement retrouvé leurs fondamentaux, certains bénéficiant même de l’effet de report de la consommation sur le marché local induit par le confinement externe. La situation du secteur du nickel est quant à elle contrastée, avec une activité minière plutôt bien orientée, mais une activité métallurgique entravée par des problèmes techniques, sociaux et politiques. De son côté, la consommation est globalement résiliente sur l’année, une partie des ménages, bénéficiant des mesures de soutien, ayant pu augmenter son épargne et ses dépenses (biens d’équipement, véhicules…). Toutefois, la situation est plus délicate pour ceux qui n’entrent pas dans le cadre de ces dispositifs de soutien et qui sont fragilisés par la situation conjoncturelle. Les déséquilibres des finances publiques se sont aggravés, alors que simultanément les dépenses de soutien à l’économie et de prévention du risque sanitaire ont fortement augmenté. Perspectives 2021 : sur un fil d’équilibre Dans le prolongement de 2020, l’année 2021 s’annonce tout aussi compliquée, voire encore davantage compte tenu de l’état de santé de l’économie et du possible essoufflement de l’impact des mesures de soutien. Alors que la crise sanitaire perdure sur le plan international, le prolongement du confinement externe annoncé jusqu’en octobre 2021 ne présage pas de retour rapide à la normale dans les secteurs exposés sur l’extérieur. Par ailleurs, le deuxième confinement interne (du 9 mars au 1eravril) aura lui aussi un impact direct sur la création de richesse de l’année, bien que très probablement plus modéré qu’en 2020 (les agents économiques étant mieux préparés). La fragilisation de la situation financière des entreprises, dont le recours à l’endettement de court terme (PGE) entame le potentiel d’investissement, pourrait se faire 12