2. La souveraineté alimentaire1 La problématique et les enjeux de Autosuffisance alimentaire Millions XPF l’autosuffisance alimentaire ont été mis en avant 20 000 100% durant la crise sanitaire, qui a fait craindre des 15 000 ruptures d’approvisionnement. À 47,3 %, le taux d’autosuffisance alimentaire augmente de 1,1 point 10 000 50% en 2020. Il progresse légèrement depuis 2017 mais 5 000 reste globalement stable sur 10 ans (sous les 50 %), avec des différences importantes selon les filières : 0 0% 2010 2012 2014 2016 2018 2020 - Filière bovine : la couverture des besoins par la Productions Importations production locale s’améliore de nouveau en 2020 : Taux de couverture Source : DAVAR +0,4 point à 58,2 %. Il reste toutefois loin de son niveau proche de l’autosuffisance (90 %) avant 2005.Les importations, principalement en provenance d’Australie et de Nouvelle-Zélande, diminuent de 6,1 % en volume et de 10,3 % en valeur par rapport à 2019. - Filière volaille : la couverture des besoins en aviculture chair se situe autour de 8 % ces dernières années alors que la production locale d’œufs couvre 80-90 % des besoins. En 2020, les importations de viandes de volaille augmentent de 9,8 % en volume et de 5,3 % en valeur. Le prix moyen a ainsi baissé de 4,1 % entre 2019 et 2020. En 2019, la société de Transformation de Produits Avicoles a eu l’agrément et un soutien financier afin de construire un couvoir et une unité d’abattage, et de conditionnement de volailles qui produirait 580 tonnes de poulet d’ici 2021 et 1 160 tonnes en 2022 (sur une consommation de 10 000 tonnes par an). - Filière porcine : à 81 % en 2020, le taux de couverture progresse de 2,0 points sur l’année, mais reste en dessous de son niveau d’avant 2006, proche des 90 %. Les importations diminuent en volume (-3,9 %) mais augmentent de nouveau en valeur (+27,1 %), en raison d’une hausse du prix liée à la peste porcine africaine qui a touché la Chine. - La couverture des besoins en fruits2 frais (55 %) progresse de 4 points mais reste loin du niveau atteint en 2006-2007 avec plus de 60 %, tandis que celle des besoins en légumes frais (78 %) diminue de 2 points par rapport à 2019, du fait de la baisse de la production locale. - Le taux de couverture des besoins toutes céréales confondues atteint 19 % en 2020, soit 1 point de plus par rapport à 2019, et bien au-dessus des 5 % de 2011. - Concernant l’aquaculture et la pêche, le marché local absorbe 40,4 % de la production de crevettes (ce qui couvre ses besoins de consommation, l’importation étant interdite), et plus de 80 % des thons et marlins pêchés. L’ADECAL EXPÉRIMENTE LA CULTURE DU RIZ EN NOUVELLE-CALÉDONIE L’Adecal a lancé une expérimentation de plantation de « riz du Caillou » à la Ouenghi, à Boulouparis. Sur les 8 000 tonnes de riz vendues chaque année, l’objectif, qui va dans le sens d’une moindre dépendance, serait de produire plus de 2 000 tonnes de riz local par an à l’horizon 2022-2023. Les calédoniens consomment près de 30 kg/an/habitant (contre 6 kg/an/habitant en métropole). Cette culture est capable de pousser pendant la saison cyclonique, contrairement à beaucoup d’autres productions.Deux types de production sont envisagés : le riz "de commodité", planté en grandes cultures, dont le prix pourrait avoisiner les 200 F le kilo, et un riz bio "à haute valeur ajoutée", plus cher, cultivé chez des maraîchers avec une récolte manuelle. 1 Source : Davar, synthèse agricole 2020. 2Hors volumes autoconsommés, dons et échanges. Si l’on considère l’autoconsommation, les dons et échanges, la couverture des besoins serait de l’ordre de 70 %. 76