LE DÉFICIT DE LIQUIDITÉ DE LA PLACE BANCAIRE CONTINUE DE SE CREUSER Déficit de la place bancaire calédonienne (hors TCN) De manière structurelle, les dépôts en milliards XPF collectés par les établissements locaux ne 250 40% couvrent pas la production de crédits 200 35% 30% créant un déficit de liquidité chronique de 150 25% la place bancaire calédonienne. 20% 100 15% se dégrade à nouveau en 2020, bien 10% Il 50 5% que moins fortement que l’année 0 0% précédente (-5,9 milliards XPF 20102011201220132014201520162017201820192020 contre -25,5 milliards XPF), atteignant Déficit de place (en montant) 236,9 milliards XPF. Ce déficit en Déficit en % des encours de crédits pourcentage des encours de crédits Source: IEOM diminue légèrement en 2020 (26,8 %, après 27,3 % en 2019) après avoir été relativement stable autour de 20 % de 2013 à 2018. Une partie des dépôts collectés par les établissements locaux provient toutefois d’une clientèle non résidente. En retirant ces dépôts, le déficit de place « résident » s’élève à 274,3 milliards XPF (+14,5 milliards XPF sur un an), soit 31,0 % des encours de crédits. Ce déficit est financé principalement par des emprunts interbancaires auprès des maisons-mères, mais aussi par des ressources de marché (émissions de TCN), ainsi que plus marginalement par le réescompte, et par la collecte de dépôts hors zone. Il convient de noter que la gestion de ce déficit par les établissements de la place est différenciée selon qu’ils appartiennent ou non à un réseau bancaire national. Dans le cadre de la modernisation de sa politique monétaire, l’IEOM a mis en place dès le mois de décembre 2019 un nouvel instrument de financement sur 6 mois par un mécanisme d’appel d’offres à hauteur de 25 milliards XPF, dont 17 milliards pour la Nouvelle-Calédonie, conformément au Comité des signataires d’octobre 2019. En réponse aux besoins induits par la crise sanitaire, l’IEOM a mis en place de nouvelles mesures d’accompagnement du système bancaire (cf. encadré p.163). Ces nouveaux instruments marquent un changement de dimension par rapport à la politique traditionnelle menée jusqu’alors, centrée sur le réescompte pour une quinzaine de milliards XPF. Ces lignes de durées plus longues (de 6 à 36 mois) avec des taux plus bas (de +0,10% à -0,30% avec un mécanisme incitatif) visent à créer les conditions favorables au bon fonctionnement du système bancaire afin de soutenirle financement global de l’économie. 6. Le financement des secteurs d’activité (SCR) 6.1 LES RISQUES TOTAUX Au 31 décembre 2020, l’encours total des crédits consentis s’établit à 1 306 milliards XPF (+4,8 % sur un an), dont 685 milliards XPF aux entreprises (53 %), 449 milliards XPF aux ménages (34 %) et 172 milliards XPF aux collectivités (13 %).Les concours mobilisés, qui représentent 91 % de l’encours global enregistrent une hausse de 5,7 % en variation annuelle après +6,0 % en 2019. Les crédits à moyen et long terme progressent de nouveau (+5,5 % après +5,4 % en 2019) et les crédits à court terme ralentissent (+8,4 % après +19,0 % en 2019). Enfin, les crédits mobilisables reculent sur la même période (-3,7 % en variation annuelle1 après -19,1 % en 2019). 1Partie non utilisée des crédits confirmés et des crédits documentaires, ainsi que les avals et cautions. 183