l’effet de cliquet (elle absorbe une partie de la baisse des recettes en lieu et place des communes). Cette faiblesse de l’épargne brute, qui montre donc peu de ressources propres restantes une fois les dépenses de fonctionnement financées, intervient pourtant dans un contexte de politique de rigueur budgétaire entamée depuis 2015 par la CNC (dépenses de fonctionnement : -16 % entre 2015 et 2019 à 38 milliards XPF).Le taux d’épargne (épargne brute / recettes réelles de fonctionnement) s’établit ainsi à 6 % en 2019, bien loin des objectifs de 15 % préconisés. La part du programme d’investissement non couverte par l’épargne brute et par les subventions d’investissement (qui finance environ 10 % des investissements) est financée principalement par l’emprunt. Entre 2014 et 2019, les encours d’emprunt ont presque doublé et s’établissent à 36,5 milliards XPF fin 2019 (ils ont particulièrement progressé de 2014 à 2017 avec +6 milliards XPF en moyenne / an contre +3 milliards XPF par an depuis). En 2020, l’endettement de la CNC devrait progresser au moins du montant mobilisédu prêt AFD (25 milliards XPF sur1 un prêt total de 28,6 milliards XPF) contracté dans le cadre de la crise sanitaire. Avant même la crise Covid-19, compte tenu de la hausse de l’endettement et de la baisse des Endettement de la CNC recettes réelles de fonctionnement, le ratio MilliardsXPF d’endettement total (capitalrestant dû / recettes 70 91%61,3 100% 60 80% réelles de fonctionnement) augmente mécaniquement 50 35,4 36,3 60% et dépasse 90 %, niveau jugé comme la limite 40 32,5 35,0 30 27,5 40% « prudentielle ». Ilétait de 50 % en 2014. Ainsi la 20,7 20 capacité de désendettement (dette/ épargne brute) 10 20% est estimée en 2019 à plus de 15 ans (contre une limite 0 0% fixée à 7 ans). 2014201520162017201820192020e prudentielle En 2020, le taux Encours dette (capital restant dû (CRD)) d’endettement devrait rester stable, la contrepartie du Taux d'endettement (CRD/recettes réelles prêt AFD se retrouvant pour l’année 2020 dans les Source : CNC de fonctionnement) recettes de fonctionnement. Mais il devrait s’approcher des 150 % dès 2021. Le fonds de roulementde la collectivité estimé pour 2020 est quasiment épuisé, indiquant qu’il ne sera plus possible à l’avenir pour la CNC de puiser dans ses réserves, contrairement aux années précédentes (1,7 milliard XPF en 2017, 0,8 milliard XPF en 2018 et 2,9 milliards en 2019) pour financer ses dépenses d’investissement. Concernant la section investissement, les Dépensesréelles d'investissement dépenses se réduisentprogressivement (inférieures à Milliards XPF 10 milliards XPF) depuis les travaux du Médipôle de 25 23,3 22,722,9 Koutio et du pôle santé de Koné. La priorité est donnée 20 aux opérations contractualisées dans les contrats de 15,3 15 12,9 développement avec l’État. 10,8 9,0 10 7,4 Pour 2020, le budget primitif prévoyait une 5 baisse sensible des dépenses de fonctionnement (dont 0 -3 % pour les dépenses de personnels, -10 % pour les 20122013201420152016201720182019 charges générales, -23 % pour les subventions) et une Source : comptes administratifs, retraitements AFD réduction des dépenses d’investissement autour de 4 milliards XPF. Toutefois, avec la survenue de la crise sanitaire de la Covid-19, l’urgence a été donnée au sauvetage de l’économie. 1Prêt garanti par l’État, à 1,48 % sur une durée de 25 ans, avec 2 ans de différé. Il est assorti de l’engagement de la collectivité à prendre les mesures nécessaires pour améliorer ses ratios financiers, poursuivre l'assainissement des comptes et des finances publiques et redimensionner ses investissements à des niveaux réalistes et réalisables. 60