5.3 UNE STABILITÉ APPARENTE DES PRIX DEPUIS 2010 Si, globalement, l’inflation mesurée est faible depuis plusieurs années, les prix de certains produits connaissent cependant des évolutions significatives, à la hausse comme à la baisse. Comme les consommateurs retiennent davantage les hausses, et notamment les hausses importantes, l’inflation « ressentie » par la population est plus importante que l’inflation mesurée. L’écart entre l’inflation mesurée et l’inflation ressentie s’explique également par la structure de la consommation propre à chaque ménage qui induit un impact différencié de l’évolution des prix. Depuis décembre 2010, l’inflation hors tabac n’a été que de 7 % sur 10 ans, soit +0,7 % par an en moyenne. Sur la même période, les loyers d’habitation ont augmenté de 12 %, les prix des produits alimentaires de 15 %, les services d’éducation de 21 % et la restauration de 26 %. D’autres produits importants pour la consommation des ménages ont connu à l’inverse des baisses sensibles : les services financiers (-15 %), les télécommunications (-20 %), l’ameublement (-22 %), l’habillement et les chaussures (-28 %) ou encore les équipements audiovisuels, photographiques et informatiques (-35 %). L’impact des évolutions fiscales récentes (hausse des taxes sur le tabac et l’alcool) apparait dans les plus fortes hausses de prix. Les plus fortes baisses concernent essentiellement des produits manufacturés importés. Les 15 plus fortes hausses Les 15 plus fortes baisses Tabac 143,3%Appareils de réception, d'enregistrement et de reproduction du son et de l'image-66,5% Réparation des meubles, articles d'ameublement et revêtements de sol75,1%Equipement photographique et cinématographique, instrument d'optique -40,1% Vins, cidres et champagne 58,3%Autres services relatifs aux véhicules personnels (péage, parking, garage…) -38,2% Fourniture d'eau 53,0%Equipement de téléphone et de télécopie -36,8% Alcools 48,0%Vêtements -33,4% Services sportifs et récréatifs 42,9%Equipement informatique, matériel de traitement de l'information -28,7% Bières 38,6%Supports d'enregistrement -25,2% Produits pour jardins, plantes et fleurs 37,2%Meubles et articles d’ameublement -22,7% Poisson 29,7%Chaussures y.c. réparation -21,3% Légumes 29,1%Services de téléphone et de télécopie -20,1% Eaux minérales, boissons gazeuses, jus et sirops 28,5%Tissus d'habillement -19,5% Réparation d'appareils ménagers 27,5%Gros appareils ménagers électriques ou non -18,1% Restaurants, snacks, roulottes, cafés et établissements similaires25,7%Jeux, jouets et passe-temps -17,4% Enseignement secondaire 25,3%Autres services financiers non définis ailleurs -14,5% Nettoyage, réparation et location de vêtements 25,1%Autres articles vestimentaires et accessoires d'habillement -13,6% Source : ISEE COMPARAISON SPATIALE DES PRIX À LA CONSOMMATION Deux approches complémentaires étudiées dans l’étude CEROM de 2018 sont utilisées pour mesurer les écarts de prix, selon que l’on se réfère à la structure de consommation métropolitaine ou locale. En 2015, en retenant les habitudes de consommation de la métropole, la différence de prix entre les deux territoires atteignait 44 % (49 % en 2010). Réciproquement, un Calédonien paierait 19 % (17 % en 2010) de moins son panier-type de biens et services s’il se les procurait en France métropolitaine. Pour résumer ces deux approches, une mesure synthétique permet de tenir compte de la manière dont un consommateur adapte son panier de consommation lorsque les prix relatifs sont modifiés. Selon cette vision synthétique, l’écart de prix moyen entre la Nouvelle-Calédonie et la France métropolitaine est estimé à 33 % en 2015 (34 % en 2010), soit un écart qui Ecart de prix entre la Nouvelle-Calédonie et la métropole (en %) dépasseceux des départements d’outre-mer (+7 % à la Réunion et Mayotte, +12 % aux Ensemble 33 Antilles), mais moindre que celui de la Transports 2 Autres biens et services 20 Polynésie française (+39 %).Cet écart est 26 2015 2010 Habillement et chaussures particulièrement important et continue de Santé 28 Meubles, électroménager, entretien 31 s’accentuer pour les produits alimentaires Restaurants et hôtels 35 (+73,4 % soit +8 points de pourcentage par Loisirs et cultures 36 rapport à 2010) et pour les communications Logement, eau, énergie 37 (+63,6 %, soit +28 points de pourcentage en Boissons alcoolisées et tabac 46 Communications 64 5 ans). Il reste également significatif pour le Produits alimentaires 73 logement (+37,1 %), mais s’est réduit de 2 Sources: INSEE, ISEE 0 10 20 30 40 50 60 70 80 points par rapport à 2010. 41